
1945 : RENÉ VONARX
Un jeune Alsacien dans la tourmente de la fin de la Deuxième Guerre mondiale
René VONARX est né le 24 Juin 1933.
Né de parents agriculteurs, il est lui aussi devenu agriculteur et pompier volontaire. La ferme familiale se trouve à Bischwihr et il y a toujours vécu. Elle a du être reconstruite car une énorme partie du village a été ravagée par les bombardements.Â
Marié à Irène Meyer, il a eu trois filles, huit petits-enfants et un arrière-petit fils de quelques mois aujourd’hui.
Comme beaucoup de jeunes Alsaciens, un de ses cousins a été incorporé de force, chez les SS car il correspondait aux critères physiques aryens : grand, blond aux yeux bleus ; il a réussi à  s’échapper.
A l’école, entre 1940 et 1945, l'enseignement se faisait en allemand : heureusement, l’institutrice allemande comprenait l’alsacien car c’est un dialecte très proche de l’allemand.
Les combats dans son village furent particulièrement destructeurs en 1945 (combats de la poche de Colmar) : le 27 février 1945, les Français ont attaqué les Allemands avec des obus lancés depuis Bennwihr ou Sigolsheim. Cherchant à se mettre à l'abri, René regarde autour de lui mais ne retrouve plus ses parents. Ceux-ci sont allés se réfugier dans la cave d’une autre famille, mais il ne le sait pas. Il rentre donc chez lui à la ferme. Quand il ouvre la porte de sa maison, il voit sur le sol une dizaine de soldats allemands à terre. Quand René voit cela, il veut fuir mais un soldat le prend par le pied et lui ordonne de se coucher à côté de lui. René s'exécute. Une minute plus tard, un obus tombe dans la cour de la ferme (il s’est bouché les oreilles). L’obus, en tombant, fait exploser un mur et toutes les fenêtres de la maison. Sans le geste de ce soldat, René serait mort.Â
C'est par les journaux qui, tous les jours, rendaient compte des attaques dans la région, qu'il a appris la fin du conflit en 1945.Â
Après la guerre, les enfants des villages sinistrés sont envoyés dans des familles d’accueil pour apprendre le français. Six enfants de Bischwihr ont été envoyés dans toute la France (ou en Suisse comme par exemple, le frère de René). René, lui, a été envoyé dans les Alpes.  Dans le train qui l'amène en Isère il pouvait discuter en alsacien avec les autres enfants des villages sinistrés des alentours de Bischwihr. Là -bas, il a pu apprendre le français dans une famille propriétaire d’une épicerie et grâce à la conversation des clients du magasin. Il est resté dans le village de Ruy de juin à novembre 1945. A l’époque, dans les villages, tout le monde se connaissait ce qui a obligé René à aller à la rencontre de nouvelles personnes. Il était néanmoins difficile pour lui de pratiquer la langue française avec ses nouvelles connaissances.